A Flers, un Noël pas comme les autres : "On voulait que les enfants voient autre chose". 

OUEST-FRANCE 25/12 - Marie PINABEL

Près de 70 personnes ont partagé un repas de Noël solidaire, mercredi 25 décembre 2024, dans la salle Emmaüs de l'église Saint-Germain à Flers (Orne). L'occasion de sortir de la solitude et de faire des rencontres, dans un esprit festif.
« On s’est dit que ce serait bien que les enfants voient autre chose que les fêtes de famille avec les cadeaux, la surconsommation. Qu’ils se rendent compte que certains passent Noël seul », témoigne Thérèse Wenger-Srodawa, 35 ans, mère de quatre enfants depuis la salle Emmaüs de l'église Saint Germain à Flers (Orne), le midi de Noël.

Avec son mari, Yannick, 41 ans, ils ont entendu parler de ce « repas de Noël pour personnes seules » organisé par la paroisse Saint Joseph en Bocage, mercredi 25 décembre 2024 et ils se sont laissés tenter. « On a appelé vendredi dernier pour savoir si l’équipe avait besoin de nous. Ils nous ont dit oui, avec plaisir ! On était disponibles donc c’était vraiment l’occasion », poursuit-elle.

Toute la petite famille s'est jointe au noyau dur de l'équipe organisatrice - une dizaine de personnes - et a oeuvré pour servir le saumon, la dinde, les haricots, le fromage, la bûche mais aussi les jus qu'ils confectionnent de A à Z au sein de la Ferme Berouette à Caligny.

Près de 70 personnes ont partagé ce repas de Noël dans une ambiance conviviale, financé par des dons en amont  et une quête en fin de repas où chacun a donné en fonction de ses possibilités. Le tout s'est fait sur inscription, en laissant la porte ouverte aux invités de dernière minute.

Certains se connaissaient déjà, comme les retraités Didier, 60 ans et Colette, 71 ans de l'association fraternité chrétienne des personnes malades et handicapées. "Je viens ici tous les ans, depuis que ça existe, raconte-t-elle. Mes parents et mon frère sont décédés et depuis je suis toute seule." "On cherche de la chaleur humaine", témoigne à son tour Didier.

A table, les convives refont le monde, en évoquant le grand âge, la retraite, les partis extrêmes. "Aucune société n'est parfaite", conclut Didier comme pour apaiser les débats. En tous les cas, la qualité du repas met tout le monde d'accord. "Si on était tout seul, on en s'amuserait pas à cuisiner une dinde, on en aurait pour des semaines, s'amuse Maurice. Ici, on est servi comme des rois, c'est agréable."

Un concept lancé en 2012

Entre deux services, les convives chantent volontiers des chants de Noël, Vive le vent, La marche des rois. L'ambiance est bon enfant. Ce concept de ce repas partagé à Noël plait et perdure, lui qui a été initié en 2012 par le père Loïc Gicquel des Touches.

Il faut dire que Noël, ce n'est pas toujours une période facile. "Pour certains, il y a le souvenir des fêtes en famille... Les gens sont seuls pour plein de raisons, ils n'ont plus de famille, les enfants ne viennent pas, sont partis en vacances..." témoigne l'organisatrice, Claudine Ferré, qui a travaillé en maison de retraite pendant plus de 20 ans.
"Nous sommes en train de fêter la naissance de Jésus. Se réunir, c'est une manière de dire que l'on veut partager la joie, qu'on n'est pas seuls. Au lieu de garder la lumière en nous, il faut la partager. Ça permet aux gens de se rencontrer , d'échanger", observe l'abbé Christian Tshibangu, originaire de la République démocratique du Congo, en jumelage pour trois ans.

La plupart des convives s'annonçaeint chrétiens, toutefois, l'évènement reste tous les ans ouvert à toutes et tous, croyants ou non. A bon entendeur pour Noël 2025.